mardi 14 octobre 2008

Du courant, pour la chasse aux spécimens






Le temps s'est enfin calmé et nous offre de belles journées de pêche sous l'été indien.

Beaucoup de gros poissons au large et de jolies pêches de surface sur la côte intérieure avec des poissons plus petits tout en profitant du spectacle magnifique des plages désertes sous la lumière d'automne..




A terre le spectacle des hommes qui nettoient les "morgates" (seiches) les pieds dans l'eau du port. En effet pendant un mois celles-ci stationnent devant le port du Palais et certains jours , on peut compter jusqu'à quarante bateaux le long de la citadelle Vauban..

Je vais maintenant laisser ma plume à un de mes amis "Éric Bouhier" que j'avais rencontré dans les camps de réfugiés cambodgiens dans les années 80, alors que j'étais jeune reporter photographe et lui jeune médecin sans frontières.

Depuis j'ai mal tourné , je suis devenu Guide de pêche et Éric a fait fructifier ces nombreux talents
Toujours médecin (samu social), il a été directeur artistique dans la pub , inventeur de jeux, de timbres, Scénariste, auteur de plusieurs ouvrages dont le fameux (Cabinet des curiosités médicales) ,mais aussi Magicien ..Bref je ne saurai me rappeler tout ce dont est capable cet homme-orchestre .

Ce dont je suis sur, outre son amitié, c'est que chaque fois que je le rencontre et au delà des crises de rire inévitables , il m'apprendra des tas de choses tant sa curiosité est inépuisable..

Mais revenons en à nos bars , il a eu la gentillesse de m'accompagner dans une chasse aux spécimens sur la côte sauvage que je vais lui laisser conter..

Amis pêcheurs,


Un blog, c’est comme un bateau, il n’y a qu’un seul patron à bord !
Pourtant, parfois, celui-ci peut décider de passer la barre à un coéquipier quand les événements le commandent. C’est le cas aujourd’hui et Arnaud me passe le relais, le temps de vous relater une sortie de pêche qui restera longtemps dans nos mémoires. J’en fus un peu l’acteur, beaucoup le spectateur, et elle est l’illustration que cette pêche est un apprentissage quotidien, un émerveillement aussi, à chaque fois différent.
Je vous plante le décor : la côte sauvage, petit coef de marée et un de ces grands beaux temps que nous réserve l’arrière saison. À bord, Francis, ancien guide de pêche, Arnaud et moi. La première heure est calme ; visiblement le poisson de passage n’est pas là. Mais voilà la magie de ce lieu : il y a toujours à s’émerveiller de la beauté des lumières et du spectacle de la grande houle se brisant sur les roches. Tenez, voici la preuve qu’une vie ne suffirait pas, même au spectateur le plus attentif, pour découvrir tous les mystères de ces cathédrales de granit en constant remaniement : au détour d’un piton rocheux, Arnaud nous annonce la présence d’un lion rugissant !



Je vous laisse admirer le travail du temps, ce grand sculpteur, comme disait Marguerite Yourcenar. Mais j’arrête là, je vous entends, à votre tour, rugir d’impatience, curieux d’en savoir plus sur la leçon de pêche annoncée. Car c’en fut une et même une magistrale. Patience, j’y viens. Juste le temps d’explorer encore quelques tombants de falaise, et de nous présenter enfin face à un de ces couloirs d’eau bouillonnante, terrain de chasse sûrement idéal pour notre poisson. Les deux premières dérives sont infructueuses. C’est à la troisième que la canne d’Arnaud prend la forme caractéristique d’une prise de belle allure. Je ne vous fais pas l’article, vous connaissez mieux que moi ces moments de bagarre qui sont un des plaisirs de la pêche au bar. Nous avons donc l’occasion de sortir l’épuisette et de déposer à bord un joli poisson annonçant les 5 kilos et quelques.
Fin du premier round ; Arnaud décide de nous éloigner un peu du théâtre des opérations. Après les bruits de moteur et la lutte brève mais intense, il faut rendre le lieu aux seuls débordements de sa sauvagerie naturelle. Comme Arnaud l’a sans doute racontée dans le blog, il nous montre la délicate opération-réanimation, par ponction prudente de la vessie natatoire, suivie de la mise au vivier ; c’est la condition pour qu’en fin de journée le bar soit toujours vivant ! (Un seul poisson par pêcheur, voilà un geste efficace pour le respect de la ressource).
Vient alors l’explication de la prise précédente qui, vous allez le voir, ne doit rien au hasard. Arnaud, toujours le premier à faire partager son expérience, nous révèle, à l’appui de grands gestes démonstratifs, comment il a récemment compris le phénomène de la pêche électrique !! Vous avez bien entendu : électrique, car judicieuse combinaison entre la mise en tension d’un fil et la naissance d’un micro-courant. Non, ne fuyez pas, ce n’est pas l’excès d’iode (de lampe à iode) qui nous a fait disjoncter (c’est le cas de le dire) ; écoutez plutôt l’explication lumineuse (100 watts) d’une telle théorie, ou plutôt ce que j’en ai retenu. Il ne nous manquait que le tableau noir sur le bateau pour nous croire à l’école de la mer et y inscrire ce que nous appellerons désormais le théorème d’Arnaud :
Tout couloir rocheux laissant pénétrer de puissantes masses d’eau à chaque entrée génère un micro-courant profond et central, perpendiculaire au sens du flux et bifurquant vers l’amont ou l’aval en rencontrant l’aplomb rocheux.
Voyons maintenant la résultante : si votre leurre rencontre ce micro-courant, il va lui aussi gagner la paroi, puis la longer à condition que vous le mainteniez en tension, car les pièges sont nombreux. Et là, votre patience, et plus encore votre dextérité risquent d’être récompensées. Car je vous pose la question : devant le nez de qui va passer votre Shad à la tête lourde mais au corps agile (je vous laisse choisir poids, couleur et forme – il faut bien que vous bossiez un peu, non !) ? Devant le museau d’un vieux sédentaire, bien sûr, qui, lui, a compris bien avant vous la mécanique des fluides qui lui apporte sa ration quotidienne de vifs à domicile.
Inutile de vous dire que malgré le respect qu’on porte à Arnaud, nous sommes à la fois fascinés et un brin sceptiques sur cette façon de traquer un vieux bar coulant une retraite bien méritée.
Mais Arnaud ne nous laisse pas le loisir de douter et nous propose aussitôt de vérifier son théorème.
Moteur et retour à la côte. Le temps pour notre prof d’un jour de se remettre en dérive à l’entrée de la passe, Francis et moi lançons déjà nos leurres avec précision dans le bouillon écumant. Ah ! Impatience quand tu nous tiens ; un tour de moulinet de trop et le mien reste entre deux eaux, loin du micro-courant et du théorème d’Arnaud. A côté de moi, l’élève Francis a mieux retenu la leçon : il fait taire son excitation et laisse tomber la tête plombée tout au fond, au risque de l’accrochage. Pense-t-il à ce moment à ce qu’Arnaud vient de nous expliquer ? Moi, je vois surtout avec effarement son fil se rapprocher de la paroi, tandis qu’il le mouline prudemment, dans le seul but de le maintenir en tension. C’est alors que je me prends à imaginer le leurre, emporté par le micro-courant, revenant seul vers le bateau ! À un moment je jurerais voir Arnaud sourire de la justesse de sa théorie. Car la magie opère, et soudain la main de Francis se referme sur la canne dont le brin vient de se courber violemment. À la puissance de l’attaque, à l’étonnement de Francis qui doute un court instant de s’être pris au fond, Arnaud sait déjà qu’il s’agit d’un deuxième gros poisson, voisin du premier. L’animal n’apprécie pas de se faire déloger de son repère, et s’il se débat peu, en revanche il sait faire le poids mort. Il décroche enfin et c’est à l’approche de la surface, il n’y a guère plus de 4 à 5 mètres d’eau, que lui vient l’idée de regagner sa cache rassurante. Francis ne peut que regarder filer sa tresse ; il patiente pendant que le frein fait le reste et épuise le valeureux combattant. Ne manquent plus qu’un dernier tour de moulinet de Francis, un coup d’épuisette d’Arnaud et un coup de blues du rédacteur d’un jour qui aurait bien aimé toucher le troisième mousquetaire du même tonneau, et le magnifique poisson, 6,2 kg au peson, est au vivier pour une retrouvaille avec son congénère.





Fin de la pêche électrique et gros respect des deux élèves pour notre prof et copain qui aurait mérité aujourd’hui les palmes académiques, histoire d’aller vérifier au fond de l’eau si son théorème tient vraiment bien la mer !
Amis pêcheurs, l’Université de Belle-Île vous tend les bras.
Eric Bouhier



Les deux ensemble..


Toujours du grand bonheur!!!


Avec une danse égyptienne, mais que regardent t-ils donc ensemble..


Où encore les pieds nickelés de la pêche ,très doués, vraiment très doués.
Il faut avouer qu'avec le maître qu'ils ont , ils ne peuvent que réussir , je veux parler de Jo-Jo.
Johan Houssais au talent de pêcheur aussi grand que sa modestie et sa gentillesse; il doit tenir ça de son père Yvon qui lui a tout donné..


Mais pourquoi donc se cachent t-ils derrière leurs poissons par le plus grand des hasard, quand je leur demande de lever leurs poissons???

2 commentaires:

Meji :) a dit…

Chapeau bas Mr... ;o)

Anonyme a dit…

Bonjour. Je lis régulièrement votre blog avec beaucoup d'intèrêt … Merci pour toutes ces infos ... et surtout ces belles photos ...

Celà va vous surprendre .. mais je suis de nouveau PAPA

Notre “bébé” est né le week-end dernier… C’est un garçon …Il se prénomme:

www.ligneursdurazdesein.fr

[site en bêta test …]

D’autres infos s’y ajouteront prochainement

Laissons le “bébé” grandir !!!

Cordialement

@ John USHANT de KELLER

Votre lien figure sur le site ... celà avec votre aimable autorisation